La guerre totale
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avion detruit à pearl harbor
L'opération de Pearl Harbor constate donc une double faillite : celle des Japonais, d'abord. Yamamato n'a pas gagné son pari. La flotte américaine n'a pas été détruite, elle n'est qu'handicapée. Les vastes dépôts de carburant d'Oahu sont intacts, ce qui sauve les Américains d'une longue et pénible opération de transfert du continent sur cette base avancée d'où la flotte du Pacifique se reconstituera plus vite que prévu afin d'endiguer la poussée japonaise. Le premier coup d'arrêt sera donné dans la mer de Corail et la première véritable déroute japonaise aura lieu à Midway, six mois après Pearl Harbor. Le rouleau compresseur américain est en route...
— celle des Américains, ensuite. Alors que la guerre fait rage en Europe depuis deux ans, que les Panzer sont aux portes de Moscou et que Rommel pousse en Cyrénaïque, les Américains suivent ces événements d'une manière plus ou moins distraite. Ils sont pourtant engagés dans la bataille de l'Atlantique, mais la politique isolationniste de leur gouvernement les empêche d'intervenir en masse. Malgré les nombreux signes avant-coureurs, malgré, le vif accroissement de la tension entre les Etats-Unis et le Japon, malgré les signaux d'alarme, le 7 décembre 1941 les trouve dans un état d'impréparation totale. Ce n'est pas qu'ils n'aient pas cru à la guerre, mais ils n'ont jamais imaginé que les Japonais soient capables de les mettre en réelle difficulté. Ils ont sous-estimé les forces et la volonté de leurs futurs ennemis. C'est une faute grave. Ils en paieront les conséquences.
marins à pearl harbor
C'est à 14 h 26 que la nouvelle fut lancée pour la première fois, lorsque la station de radio WOR interrompit la retransmission d'un important match kle football.
La plupart des Américains l'apprirent juste avant le concert du New York-Philarmonic Orchestra qui débutait à 15 h sur le réseau CBS. Ils furent pris complètement par surprise. Il n'y eut ni excitation ni panique, mais on se regardait dans la rue avec plus de gravité. La catastrophe nationale éclipsait les problèmes personnels. Les querelles entre interventionnistes et isolationnistes n'avaient brusquement plus aucun sens. Cent trente millions d'Américains avaient accepté à l'unanimité la guerre totale.
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